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Palombe et Tradition > Palombe et Tradition - n°73 - HIVER 2021
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SOMMAIRE
4 L’écho des Cabanes…
8 DOSSIER - Migration 2021
8 - Une saison très particulière
14 - Italie : Une très grosse migration
16 - Les paloumayres racontent leur migration...
25 MÉMOIRES DE PALOUMAYRES - Les cinq compères du petit Lauribat
27 ELEVAGE - Sexage par l’ADN
31 «Palombe Attitude» - La marque de vêtements des gentlemen-chasseurs
32 Calendrier 2022
34 Palomb’ en BD
35 ESSAIS CARTOUCHES - La «spéciale Georges»
36 SOCIÉTÉ - Va-t-on vers une hausse des prix des cartouches?
38 DOSSIER - Chasses traditionnelles
38 - Une nouvelle bataille perdue face au Conseil d’État
41 - Tribune libre : Du «foutage de gueule»
44 - Réflexions sur les traditions
48 AUTOUR D'ELLES... - A la recherche d’un renfort
50 ANECDOTE - Le capucin en fit les frais!
52 CHIENS - Comment profiter plus longtemps de son compagnon
54 « LA TÊTE DANS LE CIEL... » - Retour de manif
58 LES RECETTES DU PALOUMAYRE
EDITO
Faut-il interdire la voiture en France?
Pourquoi privilégier la voiture aux sorties familiales à pied ou à vélo ? Qui n’a pas la peur au ventre lors d’une simple balade sur les routes ou les rues de nos métropoles alors que les véhicules motorisés les frôlent ? Les automobilistes ne sont pas les seuls à pouvoir jouir de notre réseau routier. Est-il nécessaire de prendre encore sa voiture le week-end ?
Les accidents sont fréquents et souvent mortels. Les conducteurs dangereux sont une réalité, pas une légende ! Où commence et où s’arrête la liberté individuelle ?
Vous l’aurez compris, ce début d’éditorial est une parodie de la principale pétition demandant l’interdiction de la chasse le week-end. Elle a réuni plus de 180 000 signatures.
La pétition pour interdire la voiture ne serait pourtant pas plus farfelue que celle sur la chasse. En 2020, 391 piétons et 185 cyclistes ont perdu la vie sur les routes de l’hexagone. Soit 576 en tout pour 18 millions d’automobilistes journaliers, soit 1 mort pour 31250 conducteurs.
La même année, la pratique de la chasse a causé 11 accidents mortels pour 1 023 000 chasseurs et 90% des victimes étaient des chasseurs. Ce qui ramène le nombre de victimes des non-chasseurs à 2, soit 1 mort pour 511 500 pratiquants. La chasse est donc seize fois moins dangereuse pour les promeneurs que ne l’est la voiture pour les piétons et les cyclistes.
Loin de moi l’idée de vouloir minimiser ces accidents qui sont dus à des fautes humaines dans 99 % des cas, mais la chasse est bien trop souvent montrée du doigt, et c’est totalement injustifié. La voiture, entre autres, est une arme bien plus dangereuse que le fusil... Nos détracteurs ne voient que ce qu’ils veulent bien voir.
Notre belle bleue est bien loin de toutes ces querelles d’homo sapiens mal léchés. Elle continue son bout de chemin et nous a prouvé encore cette année qu’elle pouvait nous surprendre. Portée par un vent de nord-est, elle a réalimenté certains couloirs oubliés depuis de nombreuses années et en a déserté d’autres.
La migration 2021 s’est déroulée en trois principales vagues. Elle a été massive et précoce, surprenant parfois certains chasseurs encore en train de peaufiner leurs réglages ou de camoufler leurs couloirs. Pour ce qui auront eu la chance d’être au bon endroit et qui n’auront pas eu à subir le brouillard et l’influence des vents mauvais pour leur installation, la saison aura été exceptionnelle, avec parfois le double de palombes vues sur leur poste une année normale.
Pour d’autres, je pense en particulier aux chasseurs pyrénéens qui subissent le contre-coup des immenses garde-manger situés juste devant eux, la saison a dû paraître bien triste et bien longue.
Quoi qu’il en soit, elle restera meilleure que la précédente pour nous tous, parce qu’elle aura au moins été complète. Dans les cabanes, entre deux vols on a su fêter dignement l’événement entre copains-paloumayres autour d’une bonne table et renouer ainsi avec le plaisir des jours heureux. Nos amis les chasseurs d’alouettes aux pantes - pour ne citer qu’eux- n’ont pas eu cette chance après avoir eu quelques jours l’espoir de voir leur tradition reconnue.
Nous devons rester vigilants, unis et mobilisés, si nous ne voulons pas que nos enfants vivent dans un monde aseptisé par des personnes qui ne voient la nature qu’à travers les films de Walt Disney. Sachons conserver pour les générations futures nos traditions et ce mode de vie qui nous fait toujours rêver quand revient l’automne.
Joël Barberin, Directeur de la publication