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Palombe et Tradition > Palombe et Tradition - n°65 - HIVER 2019
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SOMMAIRE
4 L’écho des Cabanes…
10 Dossier bilan migration -
- 10 - Déferlante bleue et météo pourrie
- 20 - Italie - Beaucoup de palombes
et du mauvais temps
- 24 - Les paloumayres racontent leur migration...
32 CALENDRIER 2020
34 Mobilisation contre les anti-chasse
35 Les paloumayres racontent leur migration... (suite)
38 Histoire - Et si rien n’avait changé ?
40 Mémoires de paloumayre - Yvan Lambrot,
84 ans et toujours au poste
42 C’était comment en 1900 - Qui cherche, trouve
44 Autour d’elles... - Toi, le vent du passage
46 Environnement - Levée de boucliers contre l’éolien
48 Anecdote - Un amour de rouqueton !
50 Chiens - Les erreurs à éviter en éduquant son chien
52 « La tête dans le ciel... » - Initiation à l’amour en bleu
58 Les recettes du paloumayre
EDITO
Abondance et … gestion
Que d’eau, que d’eau, ...que de palombes, que de palombes.
Si pour certains la saison 2019 ne restera pas dans les annales en ce qui concerne les prélèvements pour le plus grand nombre des paloumayres, elle le sera forcément pour sa précocité et l’abondance du passage. Nos spécialistes Pierre Verdet et Jean-Patrick Barnabé ne s’étaient pas trompés, leurs analyses et leurs prévisions sur notre numéro 64 se sont vérifiées.
Déboulant affamées du nord et du centre de l’Europe, elles ont surpris tout le monde. Certains n’ont même pas eu le temps de fignoler leurs installations, ni de monter leur fusil qu’elles étaient déjà là. Le 3 octobre a donné véritablement le coup d’envoi de la migration.
Le passage a connu quatre grands pics, dont le plus important s’est situé autour du 26 octobre. Après une Saint Luc vide, d’énormes vols interminables ont profité des premières éclaircies pour foncer en direction des Pyrénées, si haut que parfois il était inutile de « sémeyrer ».
On aurait pu croire qu’elles avaient en point de mire les cols Basques, il n’en fut rien. La nourriture et rien que la nourriture, voilà quel était leur objectif principal. Les garde-manger situés entre le sud des Landes et le Gers se sont remplis à vitesse grand V, plongeant dans une frustration grandissante les chasseurs du piémont, ne voyant pas la queue de cette vague d’oiseaux annoncée.
Le couloir lotois de la haute vallée de la Dordogne, abandonné depuis de nombreuses années, a quant à lui vu ses cieux se remplir à nouveau, redonnant l’espoir aux irréductibles passionnés encore en place. Peut-être auront-ils la chance de voir cette veine migratoire se réactiver, à l’image de celle située entre les régions Italiennes d’Emilie-Romagne et Marches, qui, complètement délaissée par les palombes depuis les années 50 a vu les oiseaux la ré-emprunter depuis une quinzaine d’années.
Avec les vents de sud, sud-est qui ont balayé le Sud-Ouest, les palombes étaient difficiles à poser. Nerveuses, elles ne restaient pas en place comme si les branches étaient brûlantes. Mais, les années se suivent et ne se ressemblent pas, aussi on peut espérer qu’Eole nous offrira des conditions plus favorables la saison prochaine.
En attendant, les fédérations de chasseurs semblent s’intéresser de plus en plus à l’oiseau bleu et surtout à ceux qui le chassent, comme en Lot-et-Garonne où s’est tenue une réunion pour la défense de nos traditions contre les attaques de certains groupes anti-chasse. D’autre part en Gironde, certains chasseurs ont reçu un formulaire à remplir, sur lequel le prélèvement tient la place centrale, là aussi dans le but de « défendre au mieux cette chasse traditionnelle ». Ces événements concomitants sont-ils un pur hasard ou se préparerait-il quelque chose en coulisse ?
Quoi qu’il en soit, ne serait-il pas préférable que toutes les fédérations concernées - et elles sont nombreuses-, fassent front commun s’il s’agit de défendre nos traditions et travaillent collectivement s’il faut imaginer des solutions pour encadrer cette chasse ?
La réflexion concernant la gestion de l’espèce, au moins, peut être menée dans la sérénité, les populations de palombes se portant particulièrement bien comme on a pu le constater, ce que pas un seul ornithologue ne conteste. C’est donc à nous d’imaginer et de proposer des règles, plutôt que d’attendre qu’on nous en impose un jour.
Depuis plusieurs saisons, les chasseurs de canards à la tonne remplissent un carnet de hutte, (à retourner impérativement à leur fédération), dans lequel sont consignés les prélèvements de chaque nuit espèce par espèce. De plus, un PMA de 25 oiseaux, pas plus de 8 par espèce, est fixé par installation pour la période comprise entre le crépuscule et l’aube.
Et les chasseurs à la tonne, remplissent leurs carnets et chassent toujours. A méditer, non ?
Joël Barberin, Directeur de la publication