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Palombe et Tradition > Palombe et Tradition - n°62 - PRINTEMPS 2019
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SOMMAIRE
4 L’écho des Cabanes…
12 Dossier Rouquets :
12 - Le grand retour des colombins ?
16 - Chasse aux rouquets dans la vallée du Saison
19 - Ces diables de rouquets
21 - La reproduction en captivité
22 Technique - Bien choisir ses appeaux de cabane
24 Passion - La palombière des jeunes
26 Mémoires de Paloumayre - La passion
de l’enfant de Houeillès
28 élevage - La migration des « Volantigascons » tourangeaux
24 Initiative - Des palombes… à la retraite
32 INDEX des articles parus dans les numéros 51 à 60
34 Dossier Hivernage:
34 - Un mois de décembre exceptionnel
38 - Le compteur voit la vie en bleu
42 Question de lecteur - Un drone pour tailler les arbres ?
44 Autour d’elles... - Quand l’EHPAD se rebiffe !
46 Anecdote - Le sauvetage de Piou-Piou
48 Chiens - Choisir le bon chiot
50 « La Tête dans le ciel... » - Une paloumette
pour embellir une saison
48 Italie - Entre chênes, palombes et faucons
58 Les recettes du paloumayre
EDITO
Un rêve bleu
Gilets jaunes, foulards rouges, il ne manquait plus qu’un peu de bleu pour que la palette des couleurs primaires soit complète.
Un peu de bleu ? Je dirais plutôt beaucoup! Après l’incroyable migration à laquelle nous avons assisté, il était probable que l’hivernage serait également de qualité et cela a bien été le cas. Ainsi la quasi totalité des anciennes régions Aquitaine et Midi Pyrénées a été baignée de bleu(es), du moins au mois de décembre, avec dans certains départements des chiffres d’hivernage exceptionnels.
Avec un total de 1 226 200 palombes, les compteurs gersois en ont pris plein les yeux, tout comme ceux des Hautes-Pyrénées qui ont dénombré pas moins de 320 435 oiseaux. Ils ont sûrement dû siffloter « Un rêve bleu », la célèbre chanson d’Aladin.
La glandée n’ayant pas été exceptionnelle dans d’autres départements, voire inexistante comme en Dordogne, l’appel du ventre avait conduit une majorité de nos belles bleues vers « l’hôtel » du Gers pour y passer les nuits et aller se restaurer la journée dans les plaines maïsicoles au pied des Pyrénées jusqu’à épuisement des stocks.
En janvier, faute de nourriture suffisante, ces énormes dortoirs ont éclaté et des centaines de milliers de palombes ont entrepris de remonter vers le centre de la France où les garde-manger étaient mieux fournis. Un phénomène qui se répète de plus en plus souvent désormais et qui interroge sur la volonté des oiseaux de poursuivre comme autrefois leur migration post nuptiale jusqu’en Espagne et au Portugal.
Les énormes mouvements de recul encore observés cette saison au Pays Basque confirmeraient cette tendance. Les oiseaux semblent refuser l’idée d’aller hiverner en masse dans la Péninsule ibérique où il est vrai, les paradis que furent la dehesa et les montados, se sont réduits comme peau de chagrin pour faire place à d’immenses oliveraies, ou autres cultures de l’agriculture moderne. Certes des palombes vont encore hiverner de l’autre côté des Pyrénées mais il serait intéressant de pouvoir disposer de chiffres de comptage fiables dans les deux pays concernés pour mieux pouvoir mesurer cette évolution.
Mais revenons chez nous où même si la star de la migration 2018 a bien été la palombe, il est sans nul doute, un revenant qui a obtenu l’Oscar du second rôle, nous voulons parler du pigeon colombin. Alors qu’ils étaient devenus de plus en plus rares au cours des deux dernières décennies, nos chers « rouquets » ont fait leur grand retour cette saison sur les autoroutes des palombes, et par la même, dans les filets et les gibecières de nos paloumayres. Pour preuve, les résultats des pantières pyrénéennes qui montrent que 29% des prises totales étaient des colombins, avec un record de 88,5% pour Sare, et plus de 50% pour Behorleguy, Lantabat ou Etxalar. Faudra-t-il rebaptiser Palombe&tradition, Colombin&tradition ? En attendant et plus sérieusement vous saurez presque tout sur ce magnifique pigeon dans le dossier spécial que nous lui consacrons dans ce numéro.
Mais si les palombes et les « rouquets » sont encore chassés sans problème en France, il n’en va pas de même pour les oies qui ont encore une fois défrayé la chronique en février, avec la décision du Conseil d’Etat d’annuler l’arrêté ministériel autorisant leur tir, en respectant des quotas dans le cadre d’une gestion adaptative des espèces, acceptée par l’Europe.
Tout cela ne nous regarde pas, diront certains paloumayres ne voulant pas se préoccuper d’affaires n’entrant pas dans le cadre de notre chasse traditionnelle, pourtant il ne faut pas sous estimer la pression de plus en plus forte exercée par nos multiples opposants sur la pratique de la chasse en général.
La chasse à la palombe est notre passion et il faut la préserver. Alors restons vigilants et surtout soyons exemplaires.
Joël Barberin, Directeur de la publication